Nous avons tous envers l’Italie les mêmes repères issus probablement de notre scolarité, des films péplums des années 50 et 60, de Quo Vadis à Ben-Hur nous montrant la grandeur de Rome, César et Cléopâtre, les massacres des premiers chrétiens et la destruction de Pompéi. Ce 27 juin, Brigitte, guide Léonard depuis plus de 20 ans, nous invitait à la découverte de la Toscane et de l’Emilie, une région fantastique et une histoire dont nous connaissons beaucoup d’images mais peut-être pas le pourquoi. Nous avons dépassé les périodes d’occupation barbare pour atteindre le Haut Moyen-Âge et son débouché sur la Renaissance.
Car l’histoire de la Toscane ne peut être appréhendée par qui ne sait qu’à la fin XIIIesiècle la société féodale est en fin de parcours. Terre d’échanges entre Orient et Occident depuis l’antiquité, l’Italie entame son émancipation en Toscane. La société servile se donne les moyens de sa liberté communale.
Toutes les villes situées à des points stratégiques connaîtront le phénomène mais oublient trop rapidement que la liberté s’arrête lorsqu’on la confie aux mains d’habiles militaires, religieux ou laïcs, commerçants dont l’avidité et l’envergure dépasseront les limites de l’Italie.
Pour sortir de l’esprit féodal, fiers de leur passé et emplis de l’envie d’amener leur ville, leur cour, leur famille à exercer un prestige qui changera la face du monde européen, ces hommes vont tout faire pour « briller », étaler leurs richesses et leur pouvoir en utilisant tous les atouts humains possibles : mettre l’homme au centre des préoccupations et reléguer la religion aux crédules. S’ouvrir aux sciences, à la médecine, aux Arts, à la littérature, à la philosophie, utiliser les peintres, les architectes, les sculpteurs, les ingénieurs et les écrivains, les cuisiniers et les apothicaires pour devenir un homme de la re-naissance, sûr de lui et de ses connaissances.
Ces hommes devenus « magnats » grâce au commerce et à la finance vont rivaliser entre eux pour vous montrer leur puissance.
Le triangle des arts
En Toscane, nous entrerons d’abord dans le triangle des Arts.
Pise, la maritime république, illustre si bien le compromis orient-occident par les édifices de sa place des miracles. Elle offrira aussi les premiers grands sculpteurs de la renaissance.
Pise et sa célèbre tour penchée
Sienne, la gothique, dont les financiers joueront comme le chat et la souris avec le reste de l’Europe (les « rois maudits ») et dont la richesse n’a d’égale que leur palais.
Sienne
Florence la sublime, ville des Medicis, des Riccardi, des Strozzi, des Pitti. Tous diplomates et fins renards, mécènes ayant tant d’atouts dans leur jeu qu’ils vont diriger et manipuler les royaumes de France et d’Espagne.
Le Ponte Vecchio à Florence
Ils changeront la pensée, imposeront leur art de vivre (pensons à la fourchette), atteindront la connaissance grâce aux scientifiques, mathématiciens, médecins et astronomes, artistes de toutes les disciplines qu’ils protègent et qui eux mêmes assureront à leurs mécènes une renommée qui a traversé les âges pour nous livrer ses beautés.
Le berceau de Verdi
Pour nous ouvrir la porte de l’Émilie, notre guide Brigitte a choisi celui que vous connaissez probablement par ses œuvres musicales ou encore par son rôle dans la constitution du royaume d’Italie : Giuseppe Verdi. Regardez son visage marqué de bonté, d’intelligence et d’amour. Suivez son regard bleu et perçant sur la terre de son Émilie natale, une terre de paysans, d’agriculteurs qui connaissent les quatre saisons et rythment leur labeur au fil des caprices du temps et de l’histoire du temps. Les chants populaires, la musique ont rythmé leur vie, les encourageant, les distrayant, les consolant.
Verdi
Qui mieux que Verdi, issu d’une famille d’épicier aubergiste pourrait nous faire comprendre l’âme d’une terre vers laquelle il revînt sans cesse !
Comme tout autre Émilien de son époque, il connaîtra des épreuves : la perte de son épouse et de ses deux enfants en quelques mois. Ce qui le sauvera ? Sa terre et la musique qui en lui donnant du baume au cœur vont lui permettre de renaître et d’atteindre les sommets de la gloire. Il n’oubliera jamais ni la sagesse ni la témérité qu’il doit aux hommes de la terre, cette terre sans qui Verdi n’aurait pu être Verdi. De Crémone à Busseto en passant par les Roncole la musique sera donc un des atouts de notre voyage.
Théâtre à Busseto
Un terroir d’exception
Mais un paysan ne peut ni produire ni donner s’il a le ventre vide, il vous a donc concocté des produits d’exception : le fromage de parme et son jambon, le culatello, le felino, la sauce Bologne et ...la liste est longue.
« Dans le cochon tout est bon », Lino Ventura, autre enfant d’Émilie et cuisinier reconnu vous le dirait. Et si vous n’êtes pas d’accord vous pourrez polémiquer avec Don Camillo et Pepone. La découverte de ces produits est donc un autre atout de ce voyage.
Sur la via Emilia
Mais l’Émilie fût aussi depuis les romains une terre de passage, située sur la via Emilia qui deviendra plus tard un des tronçons de la via Francigène, elle nous réserve les lieux d’accueil des pèlerins et des marchands du moyen-âge à Crémone et à Parme.
Bologne
A Bologne, elle épate par le rayonnement de la première université d’Europe, par son impressionnante cathédrale et son animation estudiantine.
Sur les pentes des Apennins, elle offre un chapelet de châteaux fortifiés du Moyen-Âge transformés pour la plupart en de luxueuses résidences qui seront le troisième atout de cette région méconnue qui n’attend que votre visite.
S’y rendre
Benoit Charpentier
Responsable Communication
